On avait promis

Cette année-ci encore on avait promis

Que le monde serait meilleur

Que plus aucun enfant ne mourrait de faim

Que l’on ferait taire les bruits de toutes les guerres

Que l’on partirait à la conquête de la paix

Qu’on saluerait le voisin qu’on déteste

Qu’on s’aimerait encore et plus encore

Que dans nos familles plus de conflits il n’y aurait

Qu’on n’allait plus s’adonner à la violence verbale sur les médias sociaux

Qu’on allait sourire chaque jour sans raison

On avait promis d’appeler ceux qu’on aime plus souvent

Qu’on allait vivre chaque jour comme si c’était le dernier

Qu’on allait lire et écrire d’avantage

Rentrer plus tôt et chercher les enfants à l’école

Faire du sport, trouver du temps pour méditer

Pardonner ah oui j’oubliais, oui pardonner.

Sur la liste des six amis non gratta

On avait promis d’en pardonner quatre

Les deux autres, on avait même promis de leur demander pardon

D’avoir mis tant de temps pour leur pardonner

Et Dieu, dans tout ça, oui Dieu

On lui avait promis d’essayer de croire en Lui

A défaut de savoir prier, on Lui avait promis un poème

Qui décrit sa Grandeur et sa Bonté.

On avait ensuite promis d’aller à Londres,

New York, Kigali ,Paris, j’en sais rien.

On avait juste promis à ceux qui y habitent qu’ils nous verraient.

Puis, on avait promis à son corps de le reposer

Sa tête de la ménager

Et son cœur de le faire battre d’amour.

Au froid d’hiver on avait promis d’apprécier le paysage.

A la vieille dame du quartier on avait promis un gâteau.

A nos enfants, on avait promis un monde meilleur.

Mais on a rangé toutes ces promesses dans un tiroir,

Et devant les guirlandes et les lumières des rues,

On se rappelle. Du tiroir. Crasseux et plein de poussière.

On se sent comme des voleurs du temps,

Qui n’ont rien su accomplir à part errer de je ne sais-quoi à je-ne-sais où.

On se sent comme trahi.

Par qui à part nous-mêmes?

On s’est laissé aller par la routine,

On a fait semblant de marcher avec l’essentiel.

On a cru porter la liberté dans nos veines.

Mais au final on est comme pris en flagrant délit.

Et l’on s’aperçoit qu’il reste exactement trois semaines pour tenir toutes ces promesses.

L’amour est fait pour rester l’amour.

Pareil pour la Paix, la Liberté, l’Art et la Poésie.

Mais les promesses qui restent des promesses ne sont que du vent.

 

Zaha Boo

1 Comment

  1. Salut Sœurette ZAHABOO,
    Plus je te lis, plus je t apprécie.
    Retour sur ce poème,je me dit que je devais t approcher pour que tu m appprend à ecrire mon livre.
    Bravo en tous cas.

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