Quelque part, survivre, c’est provoquer.
Quoi de plus provoquant que de se lever tous les matins.
Et faire sa vie, devant le regard ébahi de ceux qui vous ont voulu morts ?
Quoi de plus provocant que d’élever des voix,
Qui résonnent dans les oreilles de ceux qui ont voulu vous faire taire ?
Quoi de plus provocant que de rire un de ces rires qu’ils ne vous croyaient plus capable d’avoir ?
Après tout ce qu’ils vous ont fait ?
Quoi de plus provoquant que d’inventer chaque jour une fête,
Là où ils vous croyaient devoir vous lamenter le restant de vos jours et les nuits durant ?
Quelque part survivre, c’est s’entêter
A se vouloir invincible, alors qu’au plus profond de soi la tristesse a quasi vaincu.
A vouloir marcher debout, là où la haine vous a poussé à terre
A vouloir construire un tout qui ne part de rien du tout
A vouloir vivre d’amour alors qu’on a un passé bafoué par la haine
A construire avec les cendres, tout un destin brisé.
Quelque part survivre, c’est les sauver
Les sauver de cet oubli, à défaut de les sauver de la mort physique.
Les sauver de leurs blessures qu’on ne pourra jamais panser,
Autrement que par notre mémoire.
Les sauver de cette haine, qui les à emporté trop vite
Mais jamais trop loin de nos cœurs,
Les sauver de cet oubli, dont veulent les condamner les autres.
Quelque part survivre, c’est renaître
Après tout, a-t-on vraiment survécu ?
N’y avons-nous pas laissé tout notre être ?
Toute notre volonté de vivre ?
Ne sommes-nous pas morts avec eux ?
Ne nous sommes-nous pas terrés de chagrin,
Avant de voir un jour meilleur et décider de revivre ?
Quelque part survivre devrait s’appeler renaître.
Quelque part survivre, n’a pas été un choix ni une victoire
C’était comme une montagne tombée sur nos épaules
Ce n’était pas une récompense d’avoir couru plus vite ou plus loin.
Ce n’était pas le resultat d’une intelligence supérieure d’avoir trouvé une meilleure cachette.
C’était un mélange de chance et de miracles,
S’il faut dire quelque chose.
En réalité, nous n’en savons rien.
Quelque part Survivre, est notre promesse.
Zaha Boo