Aujourd’hui les plaidoiries seront pour la défense. Il faudra entendre l’Etat belge nier systématiquement ce qu’on lui reproche.
La ligne de défense : c’était la décision de l’ONU d’abandonner les réfugiés de l’ETO. Or le général Dallaire a abondament témoigné de son dégoût pour l’insurrection des casques bleus Belges peu de temps après le lâche assassinat des dix casques bleus. Les casques bleus étaient sous le commandement de la Belgique dès le 9 Avril. Ils recevaient systématiquement les ordres d’Etat major belge qui court-circuirait l’ONU.
En ce qui concerne les 3 anciens casques bleus contre lesquels nous avons porté plainte, citons
– Luc Marchal. Déjà le 9 Avril 1994, Luc Marchal veut virer les réfugiés de l’ETO. Il ordonne le capitaine Lemaire de s’exécuter. Qu’est-ce qui nous sauve? Les pères salésiens de l’ETO. Ceux-ci estiment que les réfugiés de l’ETO sont chez eux et qu’ils ne peuvent les mettre dehors. Luc Marchal donnera le feu vert final pour quitter l’ETO le 11 Avril 1994 vers 13h45, signant ainsi la mort de plus de 2000 personnes. Notons que, ordre de la Belgique ou pas, les militaires sont tenus de respecter le droit internationnal sinon ils engagent leur responsabilité personnelle. D’où notre plainte.
– Le capitaine Dewez qui était nr 2 des casques bleu belges du Rwanda et qui approuve l’abandon des casques bleus.
– Le lieutenant Lemaire qui était le chef du contingent de l’ETO. Il est décédé il y a quelque temps. C’est lui qui nous évacue de notre maison pour nous mettre dans un lieu soit disant plus sûr. C’est lui qui aurait dû s’insurger et refuser de quitter l’ETO.
Quelques points étonnants sont à noter.
* Les deux mille réfugiés de l’ETO se seraient révoltés s’ils avaient su que les casques bleus allaient partir aussitôt. Mais avant de les abandonner les casques bleus utilisent un stratagème. Leur donner à manger et démarrer les camions quand ils mangent. Cela explique sans doute pourquoi quelques-uns tentent de retenir les camions en vain.
* Après être sortis de l’ETO, de leurs rétroviseur, les casques bleus peuvent voir les miliciens se ruer vers l’ETO pour commencer leur sale besogne. Aucun demi-tour.
* Sur l’appel radio entre Marchal, Dewez et Lemaire, Lemaire déclare qu’ils partent et qu’ils laissent derrière eux deux camions en panne et un groupe électrogène. RIEN sur les 2000 vies laissées à l’abandon.
* Seule la présence des casques bleus belges nous maintenait en paix. Il leur suffusait de RESTER là.
* Entre le 7 avril et le 11 Avril, les casque bleus avaient arrêté quelques miliciens qui essayaient de s’infiltrer à l’ETO. Ils les ont libérés avant de partir.
Mais aujourd’hui, ils vont nier, dire qu’ils étaient sous couvert de l’ONU.
Voilà.
Zaha Boo